Guillaume Rottée, directeur de course : « avoir un vision générale de la course ». 

Guillaume Rottée, directeur de course : « avoir un vision générale de la course ». 

Il est le directeur de course de la MED MAX I Occitanie – Saïdia Resorts. Un poste à responsabilités pour Guillaume Rottée, 51 ans, qui en a le profil idéal : de l’expérience dans ce rôle primordial, voileux « sudiste » (Nancéen d’origine, mais installé dans la région depuis plus de 35 ans) ;  directeur-coordinateur du Centre d’entraînement de course au large de la Grande-Motte, qu’il a créé avec Kito de Pavant, et enthousiaste à assumer ce rôle sur une course en Méditerranée  dont il a co-dessiné le parcours! Rencontre. 

Comment vous êtes-vous retrouvé directeur de courses ? 

J’ai commencé à faire de la voile à la Grande-Motte, sur le bateau de mon père, puis au sein du Yacht de la Grande-Motte en Surprise, sur des Tours de France, en Figaro. On a monté le CEM avec Kito en 2003. En 2008, la fédération française de voile a créé une formation de directeur de course. Par un concours de circonstances, j’ai dû pallier le forfait d’un directeur sur une course en Mini6,50. Puis j’ai œuvré en tant qu’adjoint de Gilles Chiorri sur la Generali Solo, sur trois « Routes du Rhum », sur une course en Imoca en Méditerranée, sur le circuit Mod70 et, dernièrement, sur l’Arkéa Ultim Challenge, tour du monde en solitaire. 

 

 Et aujourd’hui sur la Med Max I Occitanie – Saïdia Resorts.  

Kito a toujours fonctionné ainsi, préférant travailler avec des gens de sa région. Certes, il y a peut-être plus de compétence sur le bassin atlantique, mais Kito aime travailler avec du local (rires). On a monté pas mal de projets ensemble et j’ai aujourd’hui une belle expérience dans le domaine. Alors voilà. 

En quoi consiste la fonction de directeur de course ? 

Les missions principales sont clairement définies par la fédération française de voile.  Respecter l’équité sportive, avant ou pendant la compétition et assurer la sécurité des concurrents. Ce qui impose au final d’être au milieu de tout, prendre en compte tous les secteurs, les acteurs : la communication, l’organisation,  le village, les moyens sur place, etc. En fait avoir une vision générale de l’événement. C’est passionnant. 

Le parcours de la MED MAX I Occitanie -Saïdia Resorts ne passe pas uniquement dans les eaux françaises. Est-ce une difficulté supplémentaire ? 

On passe chez les Italiens, les Espagnols, on arrive au Maroc.  Cela demande de la mise en relation avec les autorités maritimes, mais surtout avec les organismes de sécurité,  les MRCC (Maritim Rescue Coordination Center) des différents pays, pour les prévenir du passage de la course à proximité de leurs côtes. Dans un souci de prévention et d’anticipation. 

 

Le fait d’avoir déjà participé à des courses au large est-il nécessaire pour un directeur de course? 

 C’est un plus, c’est vrai. Rares sont les directeurs de course qui n’ont pas navigué en compétition. Je suis ici dans la région depuis 1998 et dans le domaine de la course au large depuis 2003. Avec beaucoup de navigations en Méditerranée. Je connais le sport et le terrain. Ça aide. 

 

 Justement, le parcours, qui l’a pensé puis dessiné ? 

Kito avait déjà son idée depuis longtemps.  Ça lui tenait à cœur, avec le beau plan d’eau qu’on a, entouré de tant de pays, de sillonner la Méditerranée, à travers les cultures, les paysages. Notamment vers les îles Eoliennes, au milieu des volcans. Et aussi aller en face, de l’autre côté, sur l’autre rive. Il m’a donné les cartes en mains. 

 

 

 

Sur le parcours de la MED MAX I Occitanie – Saïdia Resorts, il y a des portes, des passages, entre les îles, avec du relief autour, sur une mer fermée de toute part et des régimes de vents différents….Il va y avoir du jeu ! En fait, on s’est bien marré à faire ce parcours avec Kito. 

Le fait qu’il y ait deux catégories de bateaux différentes, avec des monocoques et des multicoques, a-t-il compliqué les choses ? 

 

Le principe est que tout le monde arrive ensemble avec des bateaux qui ont des vitesses différentes. Forcément, il fallait faire un parcours plus long pour les Ocean Fifty pour arriver dans le même créneau à Saïdia que les Class40. Par contre, on fait un sport mécanique, qui évolue dans un milieu naturel avec ses aléas. On ne peut jamais garantir un ETA (Estimated time of arrival). On s’est mis de côté des possibilités de raccourcir le parcours. 

 

  Quel a été le dossier le plus lourd  à gérer? 

Le volet sécurité, bien entendu. Mais il y a également la déclaration d’incidence sur les sites Natura2000. Il faut identifier toutes les zones que l’on va traverser, répertorier toutes les espèces marines que tu vas rencontrer et présenter quel dispositif tu mets en place pour diminuer l’impact de la course sur ces espèces. En particulier avec les cétacés, un point très sensible.  En Méditerranée, il y a des zones qui sont carrément interdites. Ce ne sont pas des zones où l’on va passer.  Et puis on fait de la voile, l’impact est moindre.  

 

En  Méditerranée, la météo est parfois imprévisible. Cela va-t-il joué sur le parcours? 

Sur les courses en Atlantique, avec une météo plus prévisible, sur de plus longues distances,  il y a beaucoup moins de changements de situation qu’en Méditerranée. Sur le parcours de la MED MAX I Occitanie – Saïdia Resorts, il y a des portes, des passages, entre les îles, avec du relief autour, sur une mer fermée de toute part et des régimes de vents différents.  Il va y avoir du jeu ! Mais les bons régatiers s’en sortent toujours. En fait, on s’est bien marré à faire ce parcours avec Kito. 

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