De l’élégance, du talent et surtout de l’énergie à revendre. A 64 ans, Laurent Camprubi, natif de Marseille mais aussi d’un peu partout dans le monde,  a de quoi mettre en avant son parcours. Professionnel, puisque  créateur de chaussures de mode pour femmes, qu’il façonne et fabrique au Portugal. Mais également sportif, et de haut niveau: champion de moto, d’aviron, d’automobile et marathonien, voire ultratrailer. Avec une passion pour le dépassement de soi. Un crédo que celui qui était licencié du CNTL à Marseille applique à la voile, en gagnant un peu tout en IRC: champion de Méditerranée en équipage (IRC4 en 2010, IRC1 en 2013), puis en double (2013 et 2014). Voire en solo. « Je crois que je suis le seul à avoir gagné la Giraglia en toutes classes et en solitaire », savoure celui, vers les années 2000, veut aller plus loin.  « J’avais un peu plus de temps libre avec le boulot. J’avais fait le tour de pas mal de choses sur l’eau. Je voulais apprendre encore. Et je me suis tourné vers ce qu’il a de mieux ». Et ce qu’il y a de mieux, c’est le Centre d’entraînement à la course au large de la Grande-Motte. Créé par un certain Kito de Pavant (décidément partout…).  Du Figaro, bien entendu. Avec encore des expériences réussies, sur la SoloMed ou la Generali. Mais  aussi du Class40. Et c’est avec Jean-Pierre Balmes, autre membre éminent du CEM, qu’il part respirer les embruns de l’Atlantique, avec la Transat Jacques-Vabre 2021.   En 2022, il achèvera la construction de son propre Class40, le FRA179, du nom de baptême Jeanne (« le prénom d’une de mes filles, l’autre bateau s’appelle Alizée, bien entendu…) avec des débuts encourageants. Qui lui donneront des envies de Rhum… Mais, en août 2022, en plein qualification pour la transat en solitaire, au large de la Corogne, la quille de son bateau se détache et  Laurent Camprubi va passer en mode survie, pendant dix-huit heures, dans le carré de son bateau, à l’envers, de l’eau glaciale et mélangée au gasoil jusqu’au cou.  Il s’en sortira grâce à l’intervention de pompiers de la Corogne, son sens marin. et sa préparation au sport d’endurance. Le bateau, lui aussi,  sera récupéré. Et, en bon Marseillais, têtu, Laurent Camprubi trouvera les ressources pour prendre le départ de ce sacré Rhum. Qu’il ne terminera pas. «  Je n’étais pas assez prêt, le bateau pas assez fiabilisé. Mais cela n’a pas été un abandon amer. Juste quand une petite voix te dit ne pas insister ». Mais insister, il sait faire. Et le désormais licencié à la SNGRPC (Société nautique Grau-du-Roi-Port-Camargue) de fêter son retour  en Méditerranée avec une victoire sur la Massilia Offshore Corsica Race 2023, avec… Kito de Pavant. C’est dire la motivation du gars sur la MED MAX Occitanie-Saïdia Resorts, qu’il court sous la bannière de « Guérir en mer », en hommage à tous les personnels soignants.  « Je vous avoue un truc, lâche-t-il. J’avais envie un peu de raccrocher. le Class40, c’est physique. Mais quand Kito m’a dit qu’il organisait cette course au large, sa course au large, depuis le temps qu’on l’attendait, j’ai repoussé l’âge de la retraite ».  Encore un bel hommage de celui qui sera accompagné de Samuel Buissart. « Un jeune gaillard de deux mètres! ça fait du bien, de la jeunesse, sur ces bateaux ». Un gaillard qui s’est bien fait la main sur « Glaces Romane » puisque, avec Kito de Pavant come skipper, il a classé « Jeanne » sur le podium de la Paprec 600 Saint-Tropez 2024.  De bon augure pour la MEDMAX Occitanie-Saïdia Resorts.