Class40 : l’éternité, c’est long, surtout sur la fin

Class40 : l’éternité, c’est long, surtout sur la fin

 

« L’éternité, c’est la mer allée avec le soleil », écrivait Rimbaud. Woody Allen, lui,  trouvait  que « l’éternité, c’est long, surtout vers la fin ». Ces deux citations auraient pu inspirer certains skippers de Class40,  ce samedi : les rescapés de la pétole,  libérés dans la matinée sur la ligne d’arrivée, ou les autres, toujours englués entre la pointe de l’Espagne et le Maroc. Hier, ce sont six nouveaux duos qui ont rejoint la terre ferme, après une longue nuit, à chasser le moindre souffle de vent  :  « Il n’y a pas que la nuit qui a été longue, plaisantait Aurélien Ducroz (Crosscall), au petit matin.  On n’a pas été que vernis, mais c’était beau. On a vu de supers endroits. Maintenant je sais comme bien faire marcher le bateau dans la molle.  On s’est fait piéger la première nuit alors qu’on était bord à bord avec Pirelli. Eux sont partis, nous on a passé six heures. Et de là, il  y a pas eu moyen de faire quelque chose ! On a passé deux heures à Minorque, deux heures à Ibiza. A chaque fois, Pep (ndlr : Costa, son co-skipper espagnol,  natif de Barcelone) me disait : « C’est mon endroit préféré ! ».

 

Arrivé peu de temps après Crosscall, Mathieu Claveau et Christophe Fialon, sur « Prendre la mer – Agir pour la forêt » avaient la banane, heureux d’être premiers des Class40 dits « pointus ».

« Cette course a été géniale du début jusqu’à la fin. Stratégiquement on a fait ce qu’on voulait, on a été rapidement avec les scows. Après, on  a bien  bataillé avec Phénix, jusqu’en bas de l’Espagne.  Et là arriver premier pointu, c’est quelque chose. Le bateau a quinze ou vingt ans, la grand voile est faite de matériaux anciens. Tout a été super, même si là, sur la fin, c’était un peu longuet ».

 

« Longuet  sur la fin », François Verdier a trouvé, aussi. « Autant que ça, j’en ai jamais fait, reconnaissait le skipper de « HaPlus PME – Phénix » avec Pierre-Laurent Garnero. Même à la fin, là, juste avant la ligne, on avançait doucement et on a cru qu’on allait y rester à quelques mètres. Il n’y a rien à redire, c’est la régate. Mais on a un peu  trop montré aux autres par ou il ne fallait pas passer.  On s’est bien entendu tous les deux, on est super content d’être ici, c’est un super parcours ».

Dans la foulée « déboulaient » à la suite « Glaces Romane–Guérir en mer  (Laurent Camprubi – Samuel Buissart), « Hydra » (Nicolas Toury – Pierre Vaton) et  « Maiia » (Benoît Garibal – Paul Brandel). Pour résumer l’avis général, Nicolas Toury égrénait : « Sur cette MedMax, il y avait de tout, des belles îles, des beaux paysages, des copains pour naviguer. Et du vent :  en plus mais aussi en moins ». Benoît Garibal associé à Paul Brandel sur « Maiia », résumait : « On a vécu quinze courses en une ».  Tout est dit.

Les  trois autres Class40 inscrits « Qwanza-Beixa » (Goulven Marie – Nasser Arrais), Sotraplants-TRS (Matthieu Foulquier-Gazagnes – Xavier Brohers) et « Rêve à partir de vue » (Joël Paris – Thibaut Lecarpentier) étaient encore en mer en fin de journée, se rapprochant doucement des côtes marocaines.

 

 

 

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