Quelques mots de Kito de Pavant
Entretien avec Jean Loup Robertier
La flotte de cette première MEDMAX Occitanie – Resorts comportera une trentaine de bateaux. Vous attendiez-vous à un tel succès pour une première ?
KDP : C’était un peu le pari qu’on s’était fait. On va faire un joli spectacle, on va faire une jolie course, et donc ça va attirer du monde. Et on avait tablé sur trente bateaux, tout en sachant que ça paraissait très optimiste, voire prétentieux. Aujourd’hui, on n’est pas loin de ce chiffre-là. Ce qui veut dire qu’on a bien bossé, qu’on ne s’est pas trop trompé sur le concept et qu’on a des arguments qui ont réussi à convaincre autant de marins. Donc je suis content. Maintenant, la responsabilité est sur nos épaules, il faut qu’on leur produise une jolie course. Mais ça, c’est presque le plus facile.
Q/ Que ce soit en Ocean Fifty ou en Class40, il y a vraiment du haut niveau. Pour cela aussi, vous êtes rassuré ?
KDP : Il y a du lourd. En Ocean Fifty, il va y avoir les dix multicoques qui composent la classe. En Class40, il y a aussi du costaud. À l’image d’un Ambrogio Beccaria, l’Italien, qui rafle tout en ce moment, ou encore Mikael Mergui, qui vient de faire le grand chelem sur le Trophée Méditerranéen. Ou Aurélien Ducroz, qui ne cesse d’étonner. Mais il y a aussi des co-skippers de grande qualité. On a eu vent de quelques noms illustres. On va se taire pour l’instant, même si on connaît les noms. Mais eux aussi vont lever très nettement le niveau du plateau.
Sans compter les amateurs dits « éclairés »…
KDP : « On a deux catégories de bateaux (ndlr : les Ocean Fifty et les Class40) qui se ressemblent de par la population qui les compose. Il y a des gens qui sont très brillants sur l’eau, passés par d’autres séries, comme le Mini, le Figaro, les multicoques. Et une population d’amateurs très éclairés qui viennent se frotter aux marins les plus connus. Sur la MEDMAX, on a ce mélange savoureux de gens qui ont leur boulot à côté et qui vont prendre de belles vacances et des pros qui travaillent toute l’année pour améliorer, optimiser leur bateau pour que les courses soient belles. »
Un plateau international, avec beaucoup d’Italiens…
KDP: On a la chance, en Class40, d’avoir une armada italienne, ce qui me fait très plaisir. Parce que depuis quelques années, pas mal d’Italiens sont venus en Class40, goûter aux joies de cette série après avoir goûté au Mini 6.50, notamment. Ce sont des marins très talentueux, un réservoir énorme de coureurs qui savent faire du joli bateau, capables de concevoir des bateaux intelligents. Et qui transmettent leur savoir à d’autres. Comme Alberto Riva sur Acrobatica et d’autres plus jeunes, comme Matteo Sericano. Je trouve ça super.
Q : Beaucoup de skippers saluent le fait que tu aies organisé cette course. Fier ?
KDP:Beaucoup apprécient la démarche, c’est vrai, celle d’essayer de créer quelque chose en Méditerranée, une belle course qui soit le pendant de ce qui se passe en Atlantique. Je pense qu’ils sont conscients de l’énergie que je mets là-dedans. Je pense que la MEDMAX remplit un vide qui s’était installé en Méditerranée et les coureurs valident le concept. Alors j’en suis très fier.
Q : Au-delà de la régate pure, beaucoup saluent également la notion de découverte, de voyage.
KDP:Pas tous ! (rires). Beaucoup de professionnels sont là pour faire une course. Et de préférence la gagner. D’autres sont en effet très attachés, et moi le premier, à cette notion de voyage commune à tous les marins. Faire des courses qui vont ailleurs, un autre pays, un autre continent, ça me paraît important. D’autant plus aujourd’hui avec ce qui se passe en France, ce projet arrive à pic pour remettre un peu de lien avec d’autres peuples, d’autres communautés qui vivent cette Méditerranée, à peu près de la même façon que nous. Avec bien entendu des touches de différence, que ce soit la religion, la culture, la cuisine, la musique, etc. On ne va pas s’arrêter là, le Maroc, ce n’est qu’une étape. Mais bon, je suis content que les coureurs adhèrent à ce concept, à cette idée farfelue.
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