Kito de Pavant: "I think we've bluffed everyone".

La première édition de la MED MAX I Occitanie – Saïdia Resorts s’est clôturée dimanche 6 octobre, en fin de journée, avec la remise des prix, sur le podium du village de départ, à Saïdia, au Maroc. Partie le dimanche 29 septembre de Port-Camargue, dans le Gard, cette course au large a emmené vingt-cinq duos de skipper, en Class40 et en Ocean Fifty, sur l’autre rives de la Méditerranée . Bilan avec son organisateur, Kito de Pavant, d’un événement qui aura séduit tous les acteurs

Tu disais « organiser par un marin une course pour les marins ». Alors, qu’en ont pensé les marins ?

Ils ont tous fait la même réponse : qu’ils ont été étonnés, par plein de choses, le parcours, l’organisation, la bonne humeur, l’accueil à Port-Camargue et ici, dans la région de l’Oriental, à Saïdia. La plupart nous ont dit qu’ils voulaient revenir, et pas dans quatre ans, tout de suite ! Sportivement, c’était une vraie course au large. Il y a eu de la bagarre, à tous les étages. Il y a eu des coups d’élastique dans un sens comme dans l’autre. Malheureusement, il y a trois bateaux qui ne sont pas arrivés dans les temps. Ça fait partie du sport. Il y a des bateaux qui ont pris beaucoup de retard dès le début et qui n’ont pas réussi à accrocher les bons wagons. Devant, contre, il y a eu une course très intéressante, il y a eu beaucoup d’options, les podiums ont été très disputés, et se sont faits dans les dernières heures. Une partie des favoris a été au rendez-vous. Des favoris, il y en avait plus que de places sur le podium. Il y a forcément des déçus, c’est le sport. Je pense à Ambrogio (Beccaria, avec Alberto Riva sur « Alla Grande Pirelli »), à Thibault Vauchel-Camus et Yann Eliès (Ocean Fifty Solidaires en Peloton), qui avaient des atouts pour mieux faire. Les autres, le podium, il ne l’ont pas volé. Il y a des satisfactions, pas de surprises. Des révélations, comme les gars de Tyrolit (Matteo Sericano et Luca Rosetti, deuxièmes en Class40)). Talentueux et sympa, ils ne se prennent pas la tête, ils savent faire marcher les bateaux, on va les retrouver. Bien entendu, la victoire d’Achille (Nebout, vainqueur en Class40) m’a fait chaud au cœur.

Vous avez été amenés, avec le directeur de course, à modifier les parcours. Juste avant le départ, puis pendant la course. Les choix ont-ils été difficiles ?

On a pris les bonnes décisions dès le départ, on a raccourci le parcours des Class40 pour être sûr que les bateaux arrivent dans les temps et on s’est rendu compte que ce n’était pas simple en Méditerranée. Puisqu’on a été obligé de le rallonger en ajoutant une marque de parcours ! On ne l’a pas fait en Ocean Fifty. Et finalement, ça arrive bien plus tôt que prévu, ça nous a perturbés dans l’organisation, on pensait profiter un peu plus des nuits douces en arrivant sur place mercredi. Ça n’a pas été le cas, c’était plutôt des nuits blanches !

Comment évalues-tu l’organisation en général ?

Globalement, on a réussi notre coup, avec toute une petite équipe qui s’est mise en place autour de ce projet-là. C’est une première, donc il y a plein trous dans la raquette. On a mis beaucoup de choses dans cette organisation, que ce soit à Port-Camargue qu’à Saïdia. On a essayé plein de trucs, il y en a qui ont marché, d’autres pas. On reparlera plus tard de ce qui n’a pas fonctionné. Globalement, on a eu droit à un plateau merveilleux, à la fois nombreux et de qualité, ce n’était pas évident au départ. Les marins qui m’ont fait confiance. On a eu un public très nombreux à Port Camargue, qu’on n’osait pas espérer. Une bonne journée de départ, peu ventée mais c’était l’un des ingrédients qu’il fallait pour réunir autant de monde, sur les quais et en mer. Une belle communion entre les passionnés de voile, les gens qui pratiquent la mer, sur tout, les voiles latines, les joutes, les kite, les pêcheurs. C’était un des objectifs, mêler toutes ces aspects de la mer. Ça a très bien marché. Tout le monde a été très étonné de la qualité de bateaux présents sur la MedMax, de la photo que ça fait quand ils sont tous réunis dans un port. Personne n’avait vu cette photo et en quelques heures, en quelques jours, la communion s’est faite.

Pour toi, il y a eu des moments forts, des moments d’émotion ?

Le dimanche, c’était la première fois que je donnais le départ d’une course sans y participer. Plutôt l’habitude d’être dedans, sur l’eau. Puis à Saïdia, ici, la même photo d’un port rempli de beaux bateaux. Je pense que cette photo-là, on la retrouvera encore dans trente ans, sur les prospectus de promotion de Saïdia, de la marina.

Cette réussite va-t-elle apporté du plus pour l’avenir de la MedMax, voire d’autres courses au large?

Je pense qu’on a bluffé tout le monde, personne ne s’attendait à ça, personne. On a eu beau en parler depuis longtemps, ça fait une dizaine d’années avec la Région, d’autres partenaires, personne n’imaginait que ça allait avoir autant d’impact. Tous les feux sont au vert. Aujourd’hui on l’a fait, on a cette image-là, on va s’en servir pour développer la prochaine édition de la MedMax, et d’autres courses, au départ d’Occitanie, ou de Saïdia, on va y réfléchir. Globalement, l’effet « kisscool », c’est ça, on a des images à mettre en avant. Désormais, cela va être très différent par rapport à avant, quand on essayait d’expliquer qu’on pouvait faire ça. Il y a plein de projets, mais il fallait transformer cet essai. On a provoqué des rencontres intéressantes entre la Région Occitanie et celle de l’Oriental. Ces éléments qu’on a provoqué sont très positifs. Désormais, il faut se remettre au boulot. Et vite

Aujourd’hui on l’a fait, on a cette image-là, on va s’en servir pour développer la prochaine édition de la MedMax, et d’autres courses

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